L'auteur tente de débusquer les raisons de la crise et du marasme qui marquent notre époque. Excellent essai où il s'applique à expliquer que la croyance aveugle en la valeur et le pouvoir de la raison sont responsables de nombre de problèmes que vit présentement notre société occidentale. Il faut permettre, dit-il, au bon sens de l'emporter sur les mythes de la raison technocrate.
L'auteur poursuit dans cet ouvrage la réflexion amorcée dans ses deux essais précédents: "Les bâtards de Voltaire" et "Le compagnon du doute", dans lesquels il critiquait le pouvoir de la raison et l'esprit technocratique dans les sociétés occidentales. Dans ce troisième livre, qui a reçu le Prix du Gouverneur général 1996, il traite du pouvoir du langage dans les sociétés en crise, il clarifie les notions d'individualisme et de démocratie et dénonce le retour des corporatismes.
Il y a trente ans, la globalisation surgissait, balayant tout sur son passage. Ses apôtres, les néolibéraux, proclamaient que ce mouvement était inéluctable et que, pour leur plus grand bonheur, toutes les sociétés seraient désormais organisées autour d'un seul élément : l'économie. Ils nous demandaient de les croire ; nous les avons crus. En vérité, la globalisation n'était pas une fatalité, mais une idéologie, une théorie expérimentale visant à remodeler simultanément les paysages économique, politique et social.
Dans ce nouveau livre, John Saul poursuit son exploration de la psyché canadienne. En jetant une lumière originale et féconde sur notre histoire, il nous amène à remettre radicalement en question l'image que nous avons de nous-mêmes. "En ayant recours, pour nous définir, à un langage qui n'exprime ni notre véritable nature ni notre véritable mythologie, nous avons privé notre civilisation de sa force. Nous avons neutralisé notre capacité de discuter et d'agir d'une manière qui reflète notre inconscient collectif, nos exigences éthiques.
Comment l'individu et la société peuvent progresser vers davantage de sagesse. Un regard qui prend son point de départ dans les ressources intimes de l'être humain. Sens commun, éthique, imagination, intuition, mémoire, raison: six qualités présentées en autant de chapitre et qu'il appartient à l'être humain de développer harmonieusement pour prendre en main son destin et celui de la collectivité. Une morale pratique nourrie des leçons de l'histoire.